"Je n'ai point d'autre orgueil que la liberté"
Les députés à l'Assemblée nationale, réunis hier matin au Palais-Bourbon, ont adopté une proposition de loi tendant à réprimer la contestation de l'existence du génocide arménien.
Cette proposition de loi, initiée, soutenue et votée par le Parti socialiste, est indigne de la France comme elle l'est de tout peuple libre.
Indigne, car la France a des valeurs ; de Clovis jusqu'à de Gaulle, notre patrie s'est toujours montrée plus libre, plus tolérante, plus respectueuse de la Personne humaine que bien des autres.
Rester fidèle à l'Esprit de la France, ce n'est pas se complaire dans une vision partiale du pouvoir, chargé de châtier ceux qui ne pensent pas comme ceux qui l'ont, c'est garantir les valeurs de la patrie, l'Etat de droit, et ceux du citoyen.
Or, garantir ces valeurs, l’Etat de droit, c’est commencer par respecter la Constitution ; depuis le 16 juillet 1971, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen en fait partie.
N’énonce-t-elle pas que la loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société (art. VIII) ?
Tant que l’on n’appelle pas au crime, l’on doit, en France, pouvoir dire ce que l’on pense.
Marat, le fanatique des Cordeliers
Source, Thiers, Histoire de la Révolution française, Paris, Furne, 13ème éd.
Image numérisée par le Centre d'Histoire du Droit de l'université de Rennes-1
J'eusse aimé présenter une belle photo de la statue de Danton, a l'Odéon,
que j'avais prise il y a un certain temps, mais mon ordi vient de trouber en panne.
que j'avais prise il y a un certain temps, mais mon ordi vient de trouber en panne.
Etre Français implique des droits, mais aussi des devoirs, au premier rang desquels le respect des institutions ; être Français, c’est un désir de vivre ensemble, de tendre au bien commun, un sentiment d’appartenir à une communauté de destin, non d’oppresser son voisin.
C'est en ce sens que, pour un Français, cette loi est infâmante.
Après le vote, les parlementaires ayant approuvé le texte se sont levés et tournés vers les tribunes, d'où le public a joint ses vivats à ceux des manifestants restés sur le quai.
Le peuple intervenait en pleine Assemblée, les députés semblaient abandonner leurs mandats, voilà l'hydre du 2 juin 1793 ; mais la Convention cédait aux canons d'Hanriot, quand les députés ne plient que sous leur fanatisme.
Il est heureux qu’il se soit trouvé d’éminents historiens et de courageux parlementaires pour s'en indigner, il y aura toujours un Dufourny de Villiers pour moquer Robespierre.
Libellés : Politique
6 Comments:
Il faut rajouter que nos députés viennent de nous brouiller avec un de nos grands partenaires commerciaux. Ce n'est que de l'argent me direz-vous, mais c'est sans doute la priorité à l'heure actuelle, et même si la question arménienne nous regarde en tant que Français.
Encore une fois, le parlementarisme étale ses incohérences. Puisse un régime fort enfin venir nous remettre sur le droit chemin.
Robert Lafore
L'argent semble, en effet, une priorité de la direction, cette année ; citons l'augmentation des frais d'inscription.
???? Fake or not ???
What the hell are you talking about ?
mouais... on peut aussi dire que cette loi est complètement tartignolle, inutile, démagogique, et prouve bien la vacuité d'action de nos aimables parlementaires, qui veulent donner l'impression qu'ils ont des choses à dire.
en tant qu'historienne, je suis consternée.
camille
http://carnetsbaroques.hautetfort.com
Oui, et c'est bien triste.
Badinter racontait, dans une conférence à Sciences Po, qu'un de ses amis italiens lui avait dit un jour, "Ecoutes, Robert, quand on ne sait plus quoi faire, on peut toujours faire une loi, ça ne sert à rien, mais ça fait plaisir."
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