samedi, mai 12, 2007

Aut Caesar, aut Nihil

Le premier tour fut une victoire de la démocratie, le second l'a confirmée ; avec près de 85% de participartion, notre pays montre, comme il se doit, l'exemple à la face du monde.


Les journaux de ce dernier, d'ailleurs, ne tarissent point d'éloges ; qu'il est agréable, dans le monde anglo-saxon, où j'ai vécu cette année, de voir, pour une fois, fait le panégyrique de la France !
Alea jacta est.



Le roi est mort, vive le roi ! voilà la formule que pourrait lançer Debré, mercredi prochain, dans la salle des fêtes de l'Elysée, si l'humour n'était pas déplacé en un tel moment.
Ainsi accède à la plus haute charge le vingt-troisième de nos présidents, le dernier héritier de Clovis, prêt à poursuivre l'extraordinaire destinée de ce peuple, qui commença quelque part entre Tournai et Paris, il y a mille cinq-cent onze ans.
Que tous nos vœux de réussite l'accompagnent, et nos actions aussi !
Je ne compte pas faire ici le récit d'une vie que tout le monde connaît, moins encore rendre quelque jugement péremptoire et partant inutile ; non, mon propos n'est ici que d'éclairer un aspect d'une personnalité riche, qui, je le crois, se prête moins que d'autres encore (mais l'homme est un irréductible) à la réduction.
De gueules, au loup au naturel, tenant un badelaire d'or, rampant sur un mont de sinople ;
tel est le blason des Sarkozy de Nagy-Bocsa.
Image issue de l'excellent site héraldique-européenne.org
Nicolas Paul Stéphane Sarkozy de Nagy-Bocsa est un représentant d'une vieille famille de l'aristocratie d'Europe qui, telle les Wittelsbach, les Broglie et les Salm, connut heurs et malheurs dans différents Etats. Il tient pourtant beaucoup de l'arriviste, si ce n'est du parvenu.
Une campagne remarquable notamment au point de vue de l'image,
celle-ci est déjà celle d'un homme d'Etat.
Toute cette campagne fut une image de cette césure. Il vanta l'amour de la France, patrie des droits de l'Homme, et proposa la création d'un ministère semblant peu conforme à ces derniers ; que disait Talleyrand ? cela est si bête que cela ne peut être français.
Le paroxysme de cette dichotomie fut atteint à la toute fin.
Quand le futur président parla de retraite, je ne l'en estimai que plus ; sage et noble attitude que le fait de se livrer à une introspection pascalienne avant de saisir les rênes de l'Etat. Il est vrai que j'imaginais alors un séjour dans quelque propriété de Province, château ou gentilhommière de famille, ou prêtée par quelque ami. D'aucuns seraient allés dans un monastère, de Gaulle à la Boisserie et Mitterrand à Latché ; Sarkozy a choisi un yacht, haut lieu de la pensée, comme chacun sait.
Passons sur cette histoire de philosophie ; il est au rebours plus difficile de ne pas s'attrister de l'absence de goût que cela révèle. Un chef d'Etat de la France ne se comporte pas comme le premier jet-setter venu. Président, il ne l'est pas encore, me direz-vous ; certes, mais, élu, il ses actes engagent déjà la France.
Enfin, François Fillon semble presque nommé ; puisse son aspect raisonnable prendre le dessus sur certaines tendances par trop libérales (au sens économique du terme), au sein des nouveaux puissants. Les informations que je tiens d'un grand du futur pouvoir me font prévoir un automne orageux ; Nicolas Sarkozy aura-t-il la force et la volonté de freiner des boute-feux prompts à exaspérer par de vaines forfanteries ceux qui ne pensent pas comme eux ? espérons-le.
Les membres du pouvoir qui se met en place possèdent de grandes qualités, et son dirigeant celles d'un grand Homme d'Etat ; la situation actuelle est une chance qu'ils n'ont pas le droit de laisser passer.
Nous sommes en Brumaire les directeurs ont perdu, la France peut voler de succès en succès ; tout rappel de 1804 serait mal venu.
Je n'ai pas même évoqué les critiques relatives au danger que M. de Nagy-Bocsa représenterait pour les libertés, dites-vous ? cela vous dit à quel point je les estime. Sur ce plan, l'aspect autoritaire, et le passé, de Mme Royal m'a assez montré où se situait le danger.

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