lundi, novembre 13, 2006

"Pends-toi, brave Crillon"


François Fillon était vendredi à Londres où, dans un salon d'hôtel de Pall Mall, il exposa les grandes lignes de l'avant-projet de l'UMP pour les échéances à venir.
Il fut, dans l'ensemble, assez convaincant, ses talents d'orateur et une assisstance gagnée à sa cause aidant ; il n'y avait guère de Chiracquiens parmi les invités, la ville ne s'y prêtant pas.

A l'Assemblée, en mars 2006. Il n'y a pas de photos de la réunion, désolé ; j'avais oublié mon appareil.


Bien sûr, ce n'est pas même là un projet (les conseillers nationaux ne devant se prononcer que jeudi), et rien ne dit qu'il ne sera modifié avant les élections, ou après, si l'UMP les remporte, afin d'être appliqué dans la concilliation et le respect de l'adversaire ; mais cela permet néanmoins de se faire une assez bonne idée de ce à quoi s'attendre, dans l'optique d'une victoire de la majorité, l'an prochain.

Le principal concept nouveau qu'il développa fut la masse critique de réformes à accomplir après les élections, comme opposé à la réforme tranquille du gouvernement Raffarin ; c'est la la traduction dans les faits de la rupture, montrer aux Français, et particulièrement à ceux qui s'en détournent, que la politique peut véritablement changer la vie*. Ceci aurait, de surcroît, l'avantage, pour le gouvernement, de ne conduire qu'à une seule confrontation avec les syndicats, au rebours de la politique critiquée.

Autre grand axe souligné ce soir là, la réforme des institutions, comprenant un renforcement des pouvoirs du Parlement, notamment en terme de contrôle de l'action gouvernementale, ou de l'administration ; un récent rapport parlementaire n'y est sans doute pas étranger.

A propos, il semble que depuis ce rapport, Philippe Séguin s'excite, depuis ce rapport ; le Premier président de la Cour des Comptes met en marche ses réseaux afin d'éviter le rattachement de son institution au parlement. Certains le taxeront sans doute de corporatisme (quoique cela n'ait pas filtré dans la presse, l'on se contente d'en parler dans les milieux parisiens), mais je pense qu'il a raison ; il est important d'avoir une juridiction indépendante pour contrôler les comptes de l'Etat.

C'est justement le rôle que l'on veut faire tenir au parlement, me direz-vous ; certes, et il est bien qu'il le fasse, mais le parlement est une institution essentiellement politique, et politique n'est pas toujours signe d'objectivité. En ce sens, il est important d'avoir, en plus d'instances politiques, certains lieux où l'on se décide sans positions partisannes ; à la Cour des Comptes ou ailleurs, peut importe, mais il importe que le lieu existe.

* La formule employée ici, vous l'aurez compris, n'est pas de M. Fillon.

Libellés :