mercredi, mai 23, 2007

Ce qu'il y a de plus noble en l'homme face à la barbarie

Le président Sarkozy a été investi, et je ne parle guère que de sa photographie officielle ; il convient de réparer cela, d'autant plus que la cérémonie fut mémorable.
Marquante, en effet, non pas tant par le décorum élyséen, qui, quoique réussi, n'ajouta rien à 1974 ou 1981 ; je m'étais laissé dire que le nouveau Président recevrait le Collier dans le Salon des Ambassadeurs, il n'en fut rien.


Le marquant, le hautement symbolique fut la commémoration du massacre de la Cascade , le rappel des martyrs de la Résistance. Là ressurgit le sens du symbole, de l'hommage, de la dignité que possède le Président de la République.

Un tel hommage, en un tel instant, me toucha ; je n'ai pu me déprendre d'une certaine émotion en entendant les mots de Guy Môquet, puis ceux du Président, résonner sous la futaie de Boulogne.

Enfin, signe de la fin d'une époque ? après le décès de René Rémond vient celui de Pierre Gilles de Gennes, autre fleuron de la République intellectuelle de notre pays ; un tel chercheur, une telle culture est rare, et fait honneur à l'homme.

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On n'est jamais satisfait du portrait d'une personne que l'on connaît bien

Certes, je suis loin de bien connaître notre nouveau président, ne l'ayant guère rencontré que deux fois, tirant essentiellement ce que je sais de lui, de ses discours, écrits, d'écrits sur lui, ou de révélations de ceux qui l'ont connu ; le mot de Goethe ne me semble pas moins vrai, je ne suis certes pas satisfait du portrait officiel de Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa.


Loin de moi l'idée de blâmer le photographe ; le modèle et son entourage sont seuls responsables de la pause, l'éclairage, lui, me semble bien fait. Les commentaires ont déj à fusé sur la veste trop grande, les drapeaux tout autant ; je n'évoquerai que la position, raide, le bras gauche, inerte. N'eût-il pas pu croiser les bras, prendre un livre, tel Mitterrand ?
Il est étonnant que le Président de la République, si habile dès lors qu'il s'agit d'user de symbloes et d'évoquer l'âme de la France ait manqué à ce point l'effet de son portrait. Puisse-t-il ne pas manquer son mandat.

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mercredi, mai 16, 2007

Je donnerais Versailles, Paris et saint-Denis

Aujourd'hui, 15 mai 2007, Dominique de Villepin a remis au Président de la République la démission de son gouvernement ; deux ans, deux ans qui passèrent vite, et virent beaucoup de choses.
Ainsi s’achève cette période,
à présent décriée, pour cause de campagne ; l'Histoire jugera.

M. de Villepin, je vous regretterai ; je me souviens encore de ce dernier jour de mai 2005 où, dans mon salon, relisant Chateaubriand, j’attendais avec impatience l’annonce de la composition du Gouvernement.
Le soleil illuminait Paris, comme l’ardente promesse d'une m
émorable époque ; pour lors vous vous rendiez, à pied, à l'Elysée, pour écrire une autre page de notre épopée.


Dernier Regard sur Matignon

A l'entame de votre livre sur les Cent-Jours, vous
évoquez la fleur du souvenir ; soyez assuré qu'elle ne nous quittera pas.
Parlez et vous serez
écouté ; non, vous n'irez pas à Canossa ! vos Marie-Louise d'aujourd'hui sont les Murat de demain.

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samedi, mai 12, 2007

Aux Gibelins Guelfe et aux Guelfes Gibelin

Au rebours de ce que pourrait laisser penser le dernier poste, je suis loin de partager certaines thèses défendues par Nicolas Sarkozy au cours de la dernière campagne ; je n'ai guère aimé les clins d'œil aux suppôts du lepénisme. Je n'ai pas plus apprécié sa façon de stigmatiser certaines populations, le fait qu'il ait du mal à comprendre le Paris de l'Est (comme, je le pense, d'autres quartiers populaires).

J'aime passionément la France, mais, pour moi, la France est celle de Jaurès, de Condorcet et de Mendès-France autant que de Barrès et Charles V.
La France est un tout ; la France s'est faite par la tolérance et par l'immigration.
Marc Bloch écrivit quelque part que deux types de personnes ne comprendraient jamais l'Histoire de France, ceux qui ne vibrent pas au récit du sacre et ceux qui ne s'émeuvent pas à celui de la Fête de la Fédération.
Que notre futur président ait écrasé le FN, un libéral, un démocrate ne peut que s'en réjouir ; et ce d'autant plus lorsqu'il connaît le républicanisme de Sarkozy. Je ne parlerai pas de choses que j'ai pu tenir de lui-même ou d'hommes le connaissant, mais rappellerai à votre bon souvenir l'extrait ci-après.



Sarkozy écrasant le gros paour
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Enfin, j'avoue apprécier au plus haut point son énergie, sa volonté, son courage ; Nicolas Sarkozy est peu démagogue, pour un homme politique, en démocratie, ceci tenant peut-être au fait qu'il soit moins homme politique qu'homme d'Etat.

Courage non seulement intellectuel, mais physique ; je n'oublierai jamais de la première fois que j'ai entendu son nom, il y a quatorze ans, petit enfant, en CP.

La vidéo suivante est d'une naïveté militante, mais vous saurez en tirer la substantifique moelle.




Sarko Human Bomb (13.05.93 à Neuilly)
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Aut Caesar, aut Nihil

Le premier tour fut une victoire de la démocratie, le second l'a confirmée ; avec près de 85% de participartion, notre pays montre, comme il se doit, l'exemple à la face du monde.


Les journaux de ce dernier, d'ailleurs, ne tarissent point d'éloges ; qu'il est agréable, dans le monde anglo-saxon, où j'ai vécu cette année, de voir, pour une fois, fait le panégyrique de la France !
Alea jacta est.



Le roi est mort, vive le roi ! voilà la formule que pourrait lançer Debré, mercredi prochain, dans la salle des fêtes de l'Elysée, si l'humour n'était pas déplacé en un tel moment.
Ainsi accède à la plus haute charge le vingt-troisième de nos présidents, le dernier héritier de Clovis, prêt à poursuivre l'extraordinaire destinée de ce peuple, qui commença quelque part entre Tournai et Paris, il y a mille cinq-cent onze ans.
Que tous nos vœux de réussite l'accompagnent, et nos actions aussi !
Je ne compte pas faire ici le récit d'une vie que tout le monde connaît, moins encore rendre quelque jugement péremptoire et partant inutile ; non, mon propos n'est ici que d'éclairer un aspect d'une personnalité riche, qui, je le crois, se prête moins que d'autres encore (mais l'homme est un irréductible) à la réduction.
De gueules, au loup au naturel, tenant un badelaire d'or, rampant sur un mont de sinople ;
tel est le blason des Sarkozy de Nagy-Bocsa.
Image issue de l'excellent site héraldique-européenne.org
Nicolas Paul Stéphane Sarkozy de Nagy-Bocsa est un représentant d'une vieille famille de l'aristocratie d'Europe qui, telle les Wittelsbach, les Broglie et les Salm, connut heurs et malheurs dans différents Etats. Il tient pourtant beaucoup de l'arriviste, si ce n'est du parvenu.
Une campagne remarquable notamment au point de vue de l'image,
celle-ci est déjà celle d'un homme d'Etat.
Toute cette campagne fut une image de cette césure. Il vanta l'amour de la France, patrie des droits de l'Homme, et proposa la création d'un ministère semblant peu conforme à ces derniers ; que disait Talleyrand ? cela est si bête que cela ne peut être français.
Le paroxysme de cette dichotomie fut atteint à la toute fin.
Quand le futur président parla de retraite, je ne l'en estimai que plus ; sage et noble attitude que le fait de se livrer à une introspection pascalienne avant de saisir les rênes de l'Etat. Il est vrai que j'imaginais alors un séjour dans quelque propriété de Province, château ou gentilhommière de famille, ou prêtée par quelque ami. D'aucuns seraient allés dans un monastère, de Gaulle à la Boisserie et Mitterrand à Latché ; Sarkozy a choisi un yacht, haut lieu de la pensée, comme chacun sait.
Passons sur cette histoire de philosophie ; il est au rebours plus difficile de ne pas s'attrister de l'absence de goût que cela révèle. Un chef d'Etat de la France ne se comporte pas comme le premier jet-setter venu. Président, il ne l'est pas encore, me direz-vous ; certes, mais, élu, il ses actes engagent déjà la France.
Enfin, François Fillon semble presque nommé ; puisse son aspect raisonnable prendre le dessus sur certaines tendances par trop libérales (au sens économique du terme), au sein des nouveaux puissants. Les informations que je tiens d'un grand du futur pouvoir me font prévoir un automne orageux ; Nicolas Sarkozy aura-t-il la force et la volonté de freiner des boute-feux prompts à exaspérer par de vaines forfanteries ceux qui ne pensent pas comme eux ? espérons-le.
Les membres du pouvoir qui se met en place possèdent de grandes qualités, et son dirigeant celles d'un grand Homme d'Etat ; la situation actuelle est une chance qu'ils n'ont pas le droit de laisser passer.
Nous sommes en Brumaire les directeurs ont perdu, la France peut voler de succès en succès ; tout rappel de 1804 serait mal venu.
Je n'ai pas même évoqué les critiques relatives au danger que M. de Nagy-Bocsa représenterait pour les libertés, dites-vous ? cela vous dit à quel point je les estime. Sur ce plan, l'aspect autoritaire, et le passé, de Mme Royal m'a assez montré où se situait le danger.

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