dimanche, octobre 29, 2006

"C'est le don du ciel, c'est le talent."





Nous parlions auteurs, poursuivons ; je suis en train de relire les passionnants Mémoires de Talleyrand, personnage qui m'a toujours fasciné, et dont le souvenir, par d'étranges raisons, a été lié à bien des étapes importantes de ma vie.

L'un des escaliers du Petit-Palais, photographie prise à la mi-septembre


Passionnants, disais-je, mais décevants de sa part ; le plus intéressant de sa vie politique est passé sous silence, de même que sa vie privée.
Les Mémoires du Cardinal de Bernis, du duc de Choiseul, du Marquis de saint-Priest, pourtant hommes d'Etat moins retors, nous en apprennent plus l'envers de la haute politique, qui n'est pas toujours le bon sens, et encore moins appliqué à de grandes choses ; si tel était le cas, le monde serait bien moins amusant.

Si vous cherchez des anecdotes à la Chamfort, préférez L'Album Perdu ; mais si la belle langue ne vous laisse de marbre, prenez le temps d'ouvrir cet ouvrage, vous y trouverez de fort belles pages.

Fac-simile d'une émouvante lettre de Louis XVIII, placée en exergue des Mémoires, dans l'édition du duc de Broglie.

Les mémorialistes français ont donné à notre littérature de grands et plaisants moments ; Montaigne, Saint-Simon, le prince de Ligne, Chateaubriand, le général de Gaulle en ont fait l'illustration.


Le style, et il y en a de mille sortes, ne s'apprend pas ; c'est le don du ciel, c'est le talent.
F.-R. de Chateaubriand, Mémoires d'Outre-tombe, Première Partie, XII

Sans monter aussi haut, Le Mesnagier de Paris, le Journal de l'Estoile, ou celui des Goncourt sont très intéressantes.


Montaigne, à présent, dont je relisais justement un chapitre des Essais, ce week-end, lorsque j'ai découvert cette phrase étonnante,
Or ce livre, dequoy je parle, pour venir à son but, fait une description de Seneque tres-injurieuse, ayant emprunté ces reproches de Dion l'historien, duquel je ne crois aucunement le tesmoignage.
J'aime beaucoup cet auteur, mais je n'apprécie guère d'être traité de la sorte. Il s'agit ici, évidemment, de Dion Cassius.

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mercredi, octobre 25, 2006

"Une Fête en Larmes




Hier soir, peu avant une heure du matin, attendant le dernier train de banlieue, sous la marquise ruisselante d'une petite gare, je songeais à l'espace, ou plutôt le temps, qui me sépare d'une époque, d'un chaud été parisien, où j'attendais tous les matins l'un des premiers RER, sous une marquise toute pareille ; il y en a tant, le long de cette voie, datant de l'époque où l'on parlait de la Ligne de Sceaux.
Vous aussi, vos dix-huit ans, votre terminale ne vous semblent-ils pas loin ?
J'ai perdu, en deux ans, bien des illusions. La vie est une succession de brillantes déconvenues. Que disait Jean d'Ormesson ? une fête en larmes.


Il est bien vrai que j'aime plus la fraîcheur d'une matinée d'automne ventée, quand les feuilles mortes du Boulevard Saint-Germain sont soufflées par un air sec qui dégage un ciel pur en bouffant vos cheveux et rabattant les pans de votre manteau, que l'étouffement d'un après-midi d'été, quand votre chemise colle à la peau, que le bus est à peine supportable, le métro inenvisageable, et que, installé au Luxembourg pour y chercher un peu d'air, vous plongez dans les nuées de poussière soulevées par tant de pieds battant les allées, ou dans celles de pollens qui vous prennent au nez, pour en sortir enfin, le cirage de vos souliers irrémédiablemet gâté par cette poudre blanche du Luco.



Jean Bruno Wladimir Lefèvre d'Ormesson, l'un des plus excellents auteurs de notre temps.


Le comte d'Ormesson, pour en revenir à Sa Transcendance, relate dans Au Plaisir de Dieu une amusante anecdote sur Susthène, peut-être arrivée à son propre aïeul qui se serait précipité, un jour de chaleur où il était vêtu plus que de raison, sur un étalage de mouchoirs, au Bon Marché, et les aurait un à un trempés, devant des vendeurs interloqués.



Tout ceci est bel et bon (quoique), mais pourquoi ce post ? je voulais parler un peu de certains faits politiques anglais.

L'Angleterre, en effet, et avec elle le Royaume-Uni, est confrontée à bien des enjeux qui sont les nôtres ; libertés publiques menacées par le Parlement, intégration de certaines populations à la nation, retour en force du religieux dans la société, ou plus généralement interrogation sur la place de notre patrie dans le monde actuel, de nombreux phénomènes nous sont communs.

Je ne discuterai pas ici de ces points, nous aurons sûrement l'occasion d'y revenir amplement avant le 6 mai ; je voudrais juste faire quelques rapprochements.

Je suppose que tous les lecteurs de ce mot, même en Afrique du Sud ou à Taïwan ont dû lire un entrefilet concernant des propos du chef de la majorité aux Communes, M. Straw. En effet, le Bernard Accoyer britannique a déclaré, dans un journal local, qu'il trouvait le port du niqab gênant pour les contacts intercommunautaires, déclenchant ainsi de nombreux débats, dans tout le pays ; hier, par exemple, des étudiants distribuaient des tracts, sur le campus, invitant à un rassemblement, à Westminster, pour défendre Muslim women's right to dress as they like.

Un journaliste de The Independent en vint même à titrer l'un de ses articles So were the French right all along ? Notons seulement que le row en question concerne ici un type particulier de voile islamique, peu courant en France, et qu'il se concentre sur les rapports entre communanautés, et non la liberté des jeunes filles appelées à le porter, voire sur la laïcité, principe dont le schisme de Henry VIII a ôté la nécessité.

Remarquons également le procès d'un homme accusé d'avoir euthanasié sa femme, au moment même où un autre semblable fait, en France, la une des journaux.

Le tableau ne serait pas sincère si je n'évoquais, par delà ces similitudes essentielles, une différence contingente.

Au rebours du Gouvernement de la France, le Cabinet Britannique s'est engagé bien inconsidérément dans la fondrière d'Irak ; son peuple s'en mort les doigts. L'on ne compte plus les déclarations d'officiels, de politiques, de journalistes condamnant cette guerre ; hier encore, j'ai pu lire dans un article de quotidien, we have done much more harm to the Iraqi people than Saddam did.

Qu'est-donc allé faire le Royaume-Uni de Cook et de Lord Mountbatten dans cette galère ? S'il y a une nation, en dehors de la France, qui a maintes fois démontré son art de la guerre sur tous les continents, qui bénéficie d'une immense expérience des colonies, dont la puissance n'a d'égale que l'habileté, c'est bien le royaume de Pitt et de Churchill.

Que l'Amérique ait toujours eu du mal à faire la guerre, suite à une certaine méconnaissance de l'étranger et à une tendance à ne pas savoir confondre le politique et le militaire, à ne pas savoir déterminer les limites d'un engagement est évident depuis Diplomacy de Kissinger ; que le Royaume-Uni ait pu la suivre dans ces errements, entraînant avec lui tout un peuple dans le deuil, l'exil, la guerre civile est plus qu'une erreur, c'est une faute.

Ces revers au Moyen-Orient sont, avec le projet de réforme de la Chambre des Pairs, les deux sujets principaux de l'actualité, cette semaine.

Ce projet, maintes fois repris depuis le Bryce Comitee de 1948, repose sur une volonté de rendre tout ou partie de la Chambre éligible au suffrage universel direct ; ceci, avec la suppression de la fonction judiciaire des Lords of Appeal, et leur remplacement par une cour suprême, constituant les deux pilliers d'une réforme entamée par les House of Lords et Constitutionnal Reform Acts de 1999 et 2005.

Nul doute que tout cela soit issu de bonnes intentions, mais faire désigner certains pairs par le gouvernement, quand d'autres seraient élus conduirait immanquablement, dans un régime fondé sur la démocratie, à affaiblir la légitimité des premiers ; quant à les vouloir tous élus du peuple, ne serait-ce pas là s'enfoncer dans les délices des débats sur l'utilité même de la chambre haute, tels qu'ils ont miné la politique de notre pays, depuis Sieyes et Clermont-Tonerre ?

Tout ceci est bien long, je vous laisse.

La photographie de J. d'Ormesson provient du site des Editions Robert-Laffont ; je profite de cette sorte de post-scriptum pour vous signaler, suite à certains de vos courriels, que le texte du projet de loi dont je vous parlais dans un dernier post est, bien évidemment, disponible sur le site de l'Assemblée.


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samedi, octobre 14, 2006

"Et de cette tant vieille tour du maure"

"Et de cette tant vieille tour du maure"




Le Château de William de Warenne


Brighton ne possède qu'un très petit centre historique, l'essor de la ville ne datant que de la fin du XVIIIème, suite à l'engouement du Prince de Galles pour le lieu ; la côte du Sussex n'était, avant cela, pas très peuplée, les villes demeurant à l'intérieur des terres, plus à des des marines française, espagnole, néerlandaise.
L'Angleterre, qui est en effet resté pendant longtemps une nation peu importante, et peu développée, dans le voisinages des plus grandes puissnces du monde, n'avait pas, avant le règne de Henry VIII, de marine de guerre digne de ce nom.
C'est pourquoi la ville de Lewes, demeura durant des siècles la principale cité de l'Ouest du comté du Sussex ; je l'ai visitée aujourd'hui.


La Colline de Lewes, vue du Quartier de Cliffe

La vieille ville occuppe le sommet d'une colline, serrée autour du château de Guillaume (William) de Warenne, construit par ce normand au XIème siècle, en un temps où les compagnons de Guillaume le Conquérant en bâtissaient en nombre, pour assurer la conquête du pays ; l'aglomération actuelle issue de l'urbanisation du XIXème, s'étend dans un vallon adjacent, englobant l'ancien village de Cliffe.

La Porte de la Barbacane du Château, datant du XIIIème

La ville en elle-même est plutôt intéressante, présentant d'anciennes maisons, typiques du sud du pays (les Anglais semblent ne pas connaître de vrais immeubles, de quatre, cinq, voire six étages, en plus d'un dernier mansardé, de combles et de galetas). L'un des attraits en est la Bull House, où vécu Thomas Paine, auteur notamment des Droits de l'Homme, pamphlet en faveur de la Révolution ; les touristes s'y arrêtent, comme d'autres de vant la Maison de Montaigne, à Bordeaux, ou devant l'Hôtel qui a vu naître Talleyrand, rue Garancière.

Enfin, remarquons la petite église consacrée à Thomas à Beckett, à Cliffe, et datant pour partie du XIème, pour partie du XIVème ; l'on peut y voir la charte royale de 1410, autorisant la tenue annuelle d'une foire sur le terrain jouxtant l'édifice.

L'Eglise Thomas à Beckett

La Charte de 1410, Signée en Latin,

"Nous Henry, par la grâce de Dieu Roi d'Angleterre, de France et d'Irlande",

avec toute la présomption dont étaient capables les souverains d'Angleterre, vassaux de nos Rois

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vendredi, octobre 13, 2006

"Je n'ai point d'autre orgueil que la liberté"



Les députés à l'Assemblée nationale, réunis hier matin au Palais-Bourbon, ont adopté une proposition de loi tendant à réprimer la contestation de l'existence du génocide arménien.


Cette proposition de loi, initiée, soutenue et votée par le Parti socialiste, est indigne de la France comme elle l'est de tout peuple libre.


Indigne, car la France a des valeurs ; de Clovis jusqu'à de Gaulle, notre patrie s'est toujours montrée plus libre, plus tolérante, plus respectueuse de la Personne humaine que bien des autres.

Rester fidèle à l'Esprit de la France, ce n'est pas se complaire dans une vision partiale du pouvoir, chargé de châtier ceux qui ne pensent pas comme ceux qui l'ont, c'est garantir les valeurs de la patrie, l'Etat de droit, et ceux du citoyen.

Or, garantir ces valeurs, l’Etat de droit, c’est commencer par respecter la Constitution ; depuis le 16 juillet 1971, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen en fait partie.
N’énonce-t-elle pas que la loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société (art. VIII) ?

Tant que l’on n’appelle pas au crime, l’on doit, en France, pouvoir dire ce que l’on pense.



Marat, le fanatique des Cordeliers
Source, Thiers, Histoire de la Révolution française, Paris, Furne, 13ème éd.
Image numérisée par le Centre d'Histoire du Droit de l'université de Rennes-1
J'eusse aimé présenter une belle photo de la statue de Danton, a l'Odéon,
que j'avais prise il y a un certain temps, mais mon ordi vient de trouber en panne.



Etre Français implique des droits, mais aussi des devoirs, au premier rang desquels le respect des institutions ; être Français, c’est un désir de vivre ensemble, de tendre au bien commun, un sentiment d’appartenir à une communauté de destin, non d’oppresser son voisin.


C'est en ce sens que, pour un Français, cette loi est infâmante.


Après le vote, les parlementaires ayant approuvé le texte se sont levés et tournés vers les tribunes, d'où le public a joint ses vivats à ceux des manifestants restés sur le quai.

Le peuple intervenait en pleine Assemblée, les députés semblaient abandonner leurs mandats, voilà l'hydre du 2 juin 1793 ; mais la Convention cédait aux canons d'Hanriot, quand les députés ne plient que sous leur fanatisme.
Il est heureux qu’il se soit trouvé d’éminents historiens et de courageux parlementaires pour s'en indigner, il y aura toujours un Dufourny de Villiers pour moquer Robespierre.

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jeudi, octobre 12, 2006

" Otez-moi l'amertume"


La porte Sud du Parc du Royal Pavillion

Le goût anglais est parfois très différent du nôtre ; allié à celui du dix-neuvième, il peut donner des choses étonnantes. Ainsi, j'ai visité, samedi dernier, le Royal Pavillon, afin de voir si son intérieur s'assortissait à sa laideur externe ; j'ai été déçu dans mes espérances, certaines pièces sont joliment décorées. Des gardiens aimables comme Cerbère m'ayant presque assommé lorsque j'ai voulu prendre ma première photo, j'ai dû tenter les autres sous le manteau, ou plutôt la veste ; elles sont floues, mal cadrées, inexploitables. Je vais donc tenter de vous décrire un peu le palais.



L'Aile de la Salle de Musique, vue du Parc



Là où l'art français est toute mesure, où les chinoiseries Régence sont finement inscrites au sein de boiseries claires, la facture anglaise déborde tout, est profusion et mouvement.
La plupart des pièces est ornée d'une multitude de lampes, paneaux laqués, dragons en bronze, faux bambous en fonte et mobilier en rotin ; tout, en un mot, vous transporte dans un autre univers, très loin du goût des salons dix-huitième. Nous sommes de nos jours plus habitués à des athmosphères à la Walter Scott, mais à l'époque cela devait impressionner.
Certaines pièces donnent vraiment l'impression d'être en pleine Cité interdite, d'autres sont plus classiques, en un style empire, l'influence de l'Empire des Indes en plus ( de nombreux pilastres, par exemple, ont pour chapiteaux des palmes, là où, en France, l'on eût trouvé une copie d'art grec ou égyptien ). L'ensemble est assez heureux.


La pièce la plus fameuse, la salle à manger, est très impressionnante, sans être vraiment belle ; un immense espace est presque tout empli par un lustre de bronze, chargé de dragons de style holywoodien et de triangles de verre qui ajoutent un effet manga.

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Autre occupation de la journée, finir de lire les passionnants Diaries de Duff Cooper, homme d'Etat francophile que certains d'entre-vous connaissent déjà ; malheureusement, l'auteur de l'édition qui est à la bibliothèque centrale ne connaissait pas aussi bien la France que notre sympathique diplomate : les notes comprennent certaines erreurs.
Pour se consoler, rien de mieux que d'aller voir le film The Queen, retraçant la vie politique d'Elisabeth II. Certains passages sont hilarants, mais il est vrai que la Famille royale est, en soi, amusante, si décalée dans une société britannique un peu post-moderne.
Au moment même où sort en France un film sur un Président, les Britanniques se pressent pour voir l'histoire de leur Reine.
En parlant de présidents, il faut absolument que je me procure le tome trois do Pouvoir et la Vie. J'aime de plus en plus les Mémoires, c'est un genre littéraire passionant ; voir l'Histoire racontée par ceux-là même qui la firent, c'est délicieux.
La collection Le Temps retrouvé du Mercure de France est trésor pour cela, elle vient de faire paraître les Mémoires de saint-Priest.

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vendredi, octobre 06, 2006

" 'Tis done but yesterday drinking"

Eh quoi ! déjà le cinquième post et je n'ai toujours pas fait de commentaire politique ! comme dirait Jospin, "Ce n'est pas moi, cela ne me ressemble pas ".
Je vais donc vous parler un peu de ce cher Premier ministre, ou plutôt de ses étranges similitudes avec Blair ; car l'information vous a peut-être échappé, dans l'emportement de la pré-campagne française, mais au moment même ou Jospin se retirait de la lutte que nous offre le Parti socialiste, le chef du Labour faisait ses adieux, à Manchester.

La destinée de ces deux hommes semblait liée par des similitudes de dates, et peut-être aussi d'idées.
C'est ensemble qu'ils se sont affirmés comme véritables primi inter pares, rassemblant des mouvements destinés à conquérir le pouvoir. Jospin émergea, en effet, en 1995, en battant Emmanuelli, le candidat mitterrandien, aux primaires du Parti socialiste, avant de recueillir 23% des suffrages au premier tour de la présidentielle ; Blair peut dater de cette année sa prise d'épaisseur sur la scène internationale, notamment suite à la retentissante entrevue qu'il eut avec Jacques Chirac.
Vinrent ensuite 1997, les deux victoires que l'on sait, puis la très bonne entente entre les gouvernement des trois premiers pays de l'Europe ; on se souvient de ces images du Premier ministre britannique en vacances, en famille, à Cintegabelle.

La comparaison s'arrête là, Lionel Jospin n'ayant pas réussi, en 2002, à gagner l'esprit ou le coeur des Français.
Laissant un parti en déroute, il eut le beau geste de se retirer de la vie publique ; voulant, ces derniers mois, revenir sur le devant de la scène, sans y parvenir, sans avoir préparé le terrain à l'avance, il s'est donné du ridicule.
Blair, malgré une popularité en berne, de multiples oppositions, est parvenu à changer durablement l'ordre des choses de son pays, dessinant cette troisième voie qui a alimenté tant de fantasmes en France, surtout parmi ceux qui la connaisent peu.

Que dire, sinon enfoncer des portes ouvertes, écrire que, isolé au sein de la tour d'ivoire du confort intellectuel de certains responsables socialistes, il n'a pas su rester en contact avec le peuple, l'écouter, et le consulter sur les sujets fondamentaux pour l'avenir de notre nation ?


Le Royal Pavillion, laideur dix-neuviémiste léguée par George IV, vu du parc

Le temps était au pub crawl, hier soir, que j'ai passé avec quelques amis Erasmus, et un anglais très sympa, Dave ; cela a été l'occasion de faire une petite Black session. Les photos sont, dans l'ensemble, floues ; il faut dire que je n'étais pas net non plus. Enfin, les voici.


Le Royal Pavillion, vu du Old Steine, l'avenue qui le longe



Le Colonnade Bar, à l'intérieur Art Nouveau, parfait pour les débuts de soirée

Un pub typiquement britannique

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Une salle de Rock typiquement Brightonese

St Peter's devant la ville

Dans les bas quartiers, où sont les drogués et vagabonds


Fin de soirée au King and Queen, un grand pub installé dans une ancienne auberge

Quel est le lien entre cette soirée, Dave, et la politique française ? il est tout simple

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Nous refaisions le monde lorsque notre Anglais, se tournant vers moi, se mit à me parler de "cette femme qui voudrait se présenter à la présidentielle, en France", en termes peu ou prou élogieux. Je suppose qu'il ne parlait pas de Marie-Georges Buffet. Les aspects les moins agréables de la politique, ces derniers temps, me rattrapent à l'étranger.

Je ferai peut-être un post, si je le juge utile, avant le 16 novembre, pour dire ce que je pense de Mme Royal ; il faudrait aussi que je vous parle des propos de M. Straw sur le Niqab, qui font ce matin la une du Guardian. Ce sera pour une autre fois.

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mardi, octobre 03, 2006

"Freres humains qui aprez nous vivez"

St Paul's Church

L'Angleterre est un pays ossianique, parfois loin de la Raison cartésienne de la France.

Il suffit ici de se promener par les cimetières pour se sentir comme emporté par un sentiment chateaubrianesque, ou plutôt médiéval. En effet, ce n'est pas la triste euphorie du Grand-Bé, du Mont-Louis, du Père Lachaise, de la Montagne Sainte Geneviève ou de Villepin à l'Assemblée ; c'est là un malaise.

St Paul's Churchyard

Les allées ne sont pas droites, parfois, il n'y en a même pas ; quelques tombeaux gisent çà et là, sur un gazon très vert, sous des arbres hantés par des colonies d'araignés.


St Paul's Church, entrée Sud


Il y a très peu de caveaux ; où sont donc les anciens ? ils ont été placés n'importe comment sur les bords, pour faire de la place. Les espèces de stèles que vous voyez dressées là sont tout ce qui reste des tombes des XVIème et XVIIème siècles, les sépultures encore en place datent de la fin du XVIIIème et du début du XIXème.
Et les os ? en font-ils du pain ?

St Paul's Church, façade Ouest

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"Plus Montrer que Dire"
Voici enfin les images promises, dont, tout d'abord, une vue générale de la ville. L'agglomération s'étalant le long du rivage, ne s'enfonce guère dans l'arrière-pays ; je n'étais qu'à cinq kilomètes de la mer lorsque j'ai pris cette photo, du sommet d'un des fameux Downs.

Voyons ensuite quelques lieux du vieux centre, à commencer par une rue commerçante, perpendiculaire à la mienne.



Ma rue Northbound, ma rue Southbound, avec la mer au fond.




Le Brighton de hier, et celui d'aujourd'hui.

Kensington Gardens, une rue du centre.


St Peter's, église néogothique.
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lundi, octobre 02, 2006

"Au Revoir et Merci"


Et voilà, ite missa est et tout le tralala ; il a bien fallu prendre l'Eurostar, laissant derrière moi les prémisses de l'automne parisien, dont voici une belle image.
Je m'enfonçai alors dans la froideur et le mauvais temps, qui n'a presque pas cessé depuis.

Vous avez dû recevoir mon mail décrivant un peu Brighton, voici quelques photos, datant de mon premier séjour, en juin, avant mon départ pour l'Amérique, pour vous donner une idée plus précise de la ville.

Une station balnéaire du XIXème...


...étagée sur les derniers Downs du Sussex.

En plus des inévitables formalités, et de mon installation, j'ai pu faire, en profitant des éclaircies, quelques séances de photo, parmi les cimetières ossianiques, les Downs bucoliques, et les édifices très anglais.

Ayant oublié ce matin de les transférer sur mon ordinateur, vous ne les verrez que demain. A titre de compensation, voici une photo de St Martin-in-the-Fields, à Westminster, datant de juin.


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"Combien j'ai douce souvenance"

Je ne pouvais, chers amis, prenant chaque jour plaisir à la lecture de vos blogs, demeurer sans rendre un peu de ce que j'ai reçu.

Ainsi naît donc cet objet qui ne passera sans doute pas l'année, mais son but n'est pas de durer ; il recevra les découvertes que je pourrai faire au Royaume-Uni, et peut-être quelques plaisirs et pensées a vous faire partager, en politique, en histoire, en littérature, que sais-je encore ?
Rassurez-vous, je ne multiplierai pas les posts.

En un mot, voici une sorte de lien avec ma chère patrie, et Sciences Po. Sciences Po !

Voilà bien des sottises en peu de lignes ? brisez l'os, écrivait Rabelais.

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